3 décembre 2024

Est-ce que l’agriculture bio peut sauver les abeilles ?

Est-ce que l’agriculture bio peut sauver les abeilles ?

Il est maintenant de notoriété publique que la population d’abeilles dans le monde est dangereusement en baisse. Plusieurs raisons à cela ont déjà été évoquées, mais les solutions tardent à faire leur apparition. Toutefois, des recherches effectuées par le CNRS et l’INRA ont récemment permis de déterminer que l’agriculture bio puisse empêcher l’extinction des abeilles. Des résultats capitaux qui permettraient de préserver ces pollinisatrices si importantes à notre écosystème. 

Les abeilles toujours en voie de disparition

Cela fait maintenant plusieurs années que l’on constate une diminution critique de la population d’abeilles partout dans le monde car la biodiversité est menacée. Ce quasi-désastre écologique serait dû au changement climatique bouleversant l’équilibre de la nature. En effet, dans certaines conditions climatiques, la production de nectar par les fleurs se retrouve perturbée. Il arrive même que certaines n’en produisent plus. 

Or, le nectar fait partie des principales sources de nourriture des abeilles, et cette perturbation de la production de nectar entraîne irrémédiablement une disparition en masse de leur espèce. De même, les sécheresses se font de plus en plus fréquentes vers le début de l’automne, et cela affecte considérablement la ponte des reines.

L’agriculture bio pour une meilleure alimentation des abeilles

Bien que la situation soit sévèrement critique, il semblerait qu’il reste un espoir. Et cet espoir s’obtiendrait en poussant, voire en généralisant l’agriculture biologique. En effet, selon une étude récemment réalisée par les chercheurs du CNRS et de l’INRA, l’agriculture bio permettrait de préserver l’existence de nos précieuses abeilles. En effet, ce type d’agriculture apporterait une alimentation plus diversifiée et régulière à ces pollinisateurs, atténuant ainsi de façon notable leur déclin. 

D’après Jean-François Odoux, chercheur à l’INRA, il est primordial de bousculer les habitudes et de changer le système de production agricole. Il fait par ailleurs partie de l’équipe de recherche de l’INRA, du CNRS et de l’université de La Rochelle ayant réalisé six années de suivi de données sur les abeilles domestiques. Les résultats de cette étude démontrent que l’agriculture bio a la faculté d’atténuer le déclin des abeilles.

D’après l’analyse des résultats obtenus, les chercheurs ont constaté une évolution plus positive des colonies d’abeilles entourées de parcelles agricoles biologiques. En effet, ces colonies produisent jusqu’à 37% de couvain, 20% d’abeilles adultes en plus et une augmentation de 53% du miel, par rapport aux colonies évoluant dans des zones agricoles plus traditionnelles.

Jean-François Odoux explique qu’un territoire cultivé en bio et avec du bon matériel tel qu’un extracteur à miel de qualité apporte une plus grande diversité des cultures. Cela apporte alors aux abeilles un régime alimentaire beaucoup plus équilibré, améliorant ainsi leur résistance immunitaire. 

Une flore spontanée salvatrice 

Mais cette agriculture bio apporte un autre avantage tout aussi important : comme elle ne fait pas appel à l’utilisation d’herbicides, elle permet d’obtenir plus de flores spontanées. Cette dernière, bien qu’étant souvent (et à tort) qualifiée de « mauvaise herbe », permet toujours d’apporter un peu plus d’alimentation aux abeilles. 

Le fait d’utiliser moins de pesticide permet donc vraisemblablement d’augmenter les chances de survie des abeilles. En étant en mesure de mieux s’alimenter grâce aux fleurs mellifères présentes à proximité de la ruche, les réserves de miel sont elles aussi en nombre plus élevé. 

Cela fait plusieurs années que l’usage de pesticides est considéré comme étant le premier responsable de la disparition des abeilles. Toutefois, il n’en serait pas l’unique responsable. Les herbicides ne seraient qu’un maillon d’un processus général, et de nombreux autres facteurs sont à prendre en compte, dont les changements climatiques. Il est donc primordial d’adapter le système de production agricole à une consommation plus raisonnée.

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